Trouver l’équilibre optimal entre sécurité et rentabilité est une problématique centrale en gestion de patrimoine. Ce besoin d’équilibre devient encore plus complexe lorsqu’on prend en compte l’âge, les revenus et les projets de vie. Ce guide complet présente une stratégie d’allocation d’actifs par tranche d’âge, adaptée au contexte financier français, avec des exemples concrets et des conseils pratiques.
Comprendre les bases : Épargner vs Investir – quelles différences ?
Avant d’élaborer une stratégie patrimoniale, il est essentiel de distinguer épargne et investissement :
- Épargner : viser la conservation du capital. L’épargne se place sur des supports sûrs comme le Livret A, le LDDS, le PEL ou l’assurance-vie en fonds euros. Elle sert à faire face aux imprévus et aux besoins à court terme.
- Investir : mobiliser son capital dans des actifs dynamiques tels que les actions, les ETF, l’immobilier locatif ou les SCPI dans l’objectif de générer une plus-value à long terme, avec un certain niveau de risque.
Une stratégie efficace combine ces deux dimensions, en tenant compte de l’âge, de la tolérance au risque et des objectifs financiers.
À 20 ans : miser sur le temps, votre meilleur allié
Les jeunes adultes disposent rarement de revenus élevés, mais ont l’avantage précieux du temps, indispensable pour tirer parti des intérêts composés.
- Répartition recommandée : 30–40 % en épargne, 60–70 % en investissement
- Produits adaptés : ETF monde (MSCI World), fonds actions thématiques, PER individuel
- Objectifs d’épargne : constitution d’un fonds d’urgence, projets de voyage, formation complémentaire
Exemple : Léa, 24 ans, graphiste freelance, épargne 250 € par mois sur un Livret A et investit 400 € via un PER et un ETF World sur Boursorama. Elle sécurise l’essentiel tout en misant sur le long terme.
À 30 ans : trouver l’équilibre entre stabilité et croissance
Mariage, acquisition immobilière, enfants… Les besoins se diversifient dans la trentaine. Il faut donc conjuguer prudence et dynamisme.
- Répartition recommandée : 40–50 % en épargne, 50–60 % en investissement
- Produits adaptés : actions à dividendes, ETF ISR, SCPI fiscales, assurance-vie multisupport
- Objectifs d’épargne : apport immobilier, frais liés aux enfants, prévoyance santé
Exemple : Hugo (33 ans) et Camille (31 ans), couple salarié, réservent 30 000 € pour un achat immobilier via un PEL et une assurance-vie en fonds euros. Ils placent en parallèle 400 € chacun sur des ETF mensuels via Yomoni et Goodvest.
À 40 ans : consolider et diversifier le patrimoine
Les revenus augmentent, mais aussi les charges : scolarité, remboursement de crédits, préparation de la retraite.
- Répartition recommandée : 50–60 % en épargne, 40–50 % en investissement
- Produits adaptés : SCPI de rendement, assurance-vie en unités de compte, obligations d’entreprises, PER collectif
- Objectifs d’épargne : financement des études, remboursement de prêts, retraite complémentaire
Exemple : Marc (45 ans), cadre supérieur, alimente son PER à hauteur de 10 000 €/an pour optimiser sa fiscalité et détient plusieurs SCPI gérées via son assurance-vie Linxea Spirit, réparties entre immobilier tertiaire et résidentiel.
À 50 ans : sécuriser le capital et générer des revenus réguliers
Cette phase marque une transition vers la protection du capital. L’objectif est la stabilité sans renoncer totalement au rendement.
- Répartition recommandée : 60–70 % en épargne, 30–40 % en investissement
- Produits adaptés : fonds eurocroissance, SCPI de rendement, ETF dividende, comptes à terme
- Objectifs d’épargne : constitution de rente, préparation à la dépendance, couverture santé
Exemple : Sophie (52 ans) répartit ses flux mensuels entre un contrat d’assurance-vie à capital garanti (Suravenir Rendement) et un portefeuille d’ETF dividendes via Mon Petit Placement. Elle privilégie les revenus complémentaires.
À partir de 60 ans : préserver le capital et organiser la transmission
À la retraite, la priorité est la liquidité et la sécurité. Il faut gérer les sorties de capital tout en sécurisant l’existant.
- Répartition recommandée : 70–80 % en épargne, 20–30 % en investissement
- Produits adaptés : assurance-vie en fonds euros, rente viagère, SCPI à capital garanti
- Objectifs d’épargne : dépenses courantes, santé, succession
Exemple : Bernard (67 ans), retraité, perçoit 1 800 €/mois de pension. Il complète avec des retraits mensuels de 700 € issus d’un contrat d’assurance-vie en fonds euros ouvert il y a 15 ans. Son portefeuille immobilier est géré via Corum Origin.
Spécificités de la planification financière en France
- Articuler retraite de base, retraite complémentaire (Agirc-Arrco) et retraite individuelle (PER, assurance-vie)
- Prendre en compte la prépondérance de l’immobilier dans le patrimoine français
- Adapter les choix d’épargne aux taux directeurs de la BCE et à l’inflation
- Optimiser via niches fiscales et exonérations (ex. loi Pinel, PER déductible)
Applications et services utiles en France
- Bankin’, Linxo, Budgea : suivi des dépenses et agrégation de comptes
- Yomoni, Nalo, Ramify : gestion pilotée d’ETF et assurance-vie en ligne
- Meilleurtaux, Climb, Cleerly : simulateurs fiscaux, courtage et conseil financier
Tableau récapitulatif par tranche d’âge
Âge | Épargne (%) | Investissement (%) | Stratégie dominante |
---|---|---|---|
20 ans | 30–40 % | 60–70 % | Croissance long terme |
30 ans | 40–50 % | 50–60 % | Équilibre prudence/performance |
40 ans | 50–60 % | 40–50 % | Diversification et préparation retraite |
50 ans | 60–70 % | 30–40 % | Revenu régulier et capital sécurisé |
60+ | 70–80 % | 20–30 % | Préservation et transmission |
Conclusion : une adaptation dynamique dans un cadre structuré
Il n’existe pas de recette unique pour répartir son patrimoine. Mais respecter la règle d’or « investir jeune, sécuriser en vieillissant » permet d’éviter de nombreux écueils. La clé est d’actualiser régulièrement sa stratégie selon sa situation et ses objectifs, tout en gardant une logique de long terme.