Avant d’investir, il faut savoir parler le langage de la Bourse
Lorsque l’on débute en Bourse, on se heurte souvent à un mur de jargon. Des expressions comme « capitalisation boursière », « dividende » ou « PER » s’imposent dans les applications de courtage comme Boursorama, les actualités économiques ou les analyses de marché. Pourtant, une mauvaise compréhension de ces termes peut entraîner des décisions précipitées et coûteuses.
Dans les faits, ce n’est pas le manque d’informations qui bloque les débutants, mais leur difficulté à les interpréter correctement. Ce guide vous présente 11 notions essentielles de l’investissement en actions, expliquées de manière claire, avec des exemples ancrés dans le contexte français.
1. Qu’est-ce qu’une action ?
Une action représente une part de propriété dans une entreprise. En achetant une action, vous devenez copropriétaire d’une société et pouvez, selon les cas, recevoir des dividendes et voter lors des assemblées générales.
Par exemple, posséder 100 actions de LVMH signifie détenir une petite fraction du groupe.
Investir en actions, c’est s’associer au développement et à la réussite d’une entreprise, pas seulement spéculer sur son cours.
2. Ordre d’achat et ordre de vente : quelle différence ?
Un ordre d’achat signifie que vous souhaitez acquérir une action à un prix donné. Un ordre de vente indique que vous voulez la céder.
Prenons un exemple sur l’appli Bourse Direct : vous passez un ordre pour acheter 10 actions de TotalEnergies à 60 €. C’est un ordre d’achat. Si vous décidez de les revendre plus tard à 65 €, vous placez un ordre de vente.
Ces deux ordres forment la base de toute transaction boursière.
3. Le carnet d’ordres : comment ça fonctionne ?
Le carnet d’ordres est une interface qui affiche les prix et quantités auxquels les investisseurs souhaitent acheter (bid) ou vendre (ask) une action.
La différence entre le meilleur prix d’achat et le meilleur prix de vente s’appelle le « spread ».
Observer le carnet d’ordres permet de mieux comprendre la liquidité d’un titre et d’optimiser le moment de son entrée ou sortie.
4. Cours d’ouverture, de clôture, plus haut et plus bas de la séance
Ces indicateurs décrivent l’évolution d’un titre sur une journée de Bourse :
- Cours d’ouverture : premier prix enregistré à l’ouverture (9h pour Euronext Paris)
- Cours de clôture : dernier prix de la journée (17h35)
- Plus haut : prix le plus élevé atteint dans la journée
- Plus bas : prix le plus bas de la journée
Exemple : si l’action Carrefour ouvre à 17,20 €, monte à 18,00 €, redescend à 16,80 € et clôture à 17,50 €, on peut en tirer des informations sur la volatilité intraday.
5. PER et PBR : des indicateurs de valorisation
Le PER (Price Earnings Ratio) est le rapport entre le prix de l’action et le bénéfice net par action. Un PER élevé peut indiquer que le marché attend une forte croissance.
Le PBR (Price Book Ratio) compare le prix de l’action à la valeur comptable de l’entreprise. Un PBR inférieur à 1 peut révéler une action sous-évaluée.
Ces deux ratios sont des outils clés pour les investisseurs « value » cherchant des titres à fort potentiel.
6. Capitalisation boursière : pourquoi est-ce important ?
La capitalisation boursière est la valeur totale d’une société cotée, calculée en multipliant le prix de l’action par le nombre d’actions en circulation.
Par exemple, la capitalisation de L’Oréal dépasse 220 milliards d’euros. Cela en fait un poids lourd du CAC 40.
Les grandes capitalisations sont perçues comme plus stables, tandis que les « small caps » offrent plus de volatilité et de potentiel, mais aussi plus de risques.
7. Dividende et rendement : deux notions à ne pas confondre
Le dividende est une part des bénéfices redistribuée aux actionnaires, généralement une fois par an en France.
Le rendement du dividende est exprimé en pourcentage : (dividende ÷ prix de l’action) × 100.
Si Orange verse un dividende de 0,70 € par action et que le cours est de 10 €, le rendement est de 7 %.
Les investisseurs à la recherche de revenus réguliers privilégient souvent les actions à haut rendement.
8. Investissement programmé et vente fractionnée
L’investissement programmé consiste à placer une somme fixe (ex. : 100 €) chaque mois dans une action ou un ETF. Cette méthode, aussi appelée « DCA » (Dollar Cost Averaging), permet de lisser les points d’entrée.
La vente fractionnée consiste à vendre ses actions en plusieurs étapes, par exemple à 10 %, 20 %, puis 30 % de hausse.
Ces stratégies sont adaptées aux débutants souhaitant limiter les risques liés à la volatilité.
9. IPO et introduction en Bourse : de quoi parle-t-on ?
Une IPO (Initial Public Offering) correspond à l’offre publique initiale de titres lors de l’introduction en Bourse.
Une société comme OVHcloud, par exemple, a été introduite sur Euronext en 2021.
Participer à une IPO permet d’acheter des actions dès le début de leur cotation. Mais attention, certaines introductions peuvent être surévaluées et entraîner des pertes.
10. Stop-loss et prise de bénéfices : gérer ses sorties
Un ordre stop-loss permet de vendre automatiquement un titre dès qu’il atteint un certain seuil de perte.
Un objectif de prise de bénéfices fixe le moment où l’on vend pour sécuriser un gain.
Exemple : vous achetez une action à 50 €, placez un stop à 45 € et un objectif à 60 €. Ce type de plan aide à maîtriser ses émotions et rester discipliné.
11. Actions de qualité vs valeurs spéculatives : quelles différences ?
Les actions de qualité (« blue chips ») sont des titres d’entreprises solides comme Sanofi ou Airbus, avec des résultats stables et une bonne visibilité.
Les valeurs spéculatives, en revanche, sont souvent des PME ou startups du secteur technologique ou de la santé, très sensibles aux annonces.
Les débutants devraient privilégier les actions solides, et n’exposer qu’une faible part de leur portefeuille aux valeurs spéculatives.
Conclusion : maîtriser les bases, c’est investir en confiance
Inutile de devenir analyste financier pour investir intelligemment. Mais comprendre les termes de base est une étape incontournable.
Les 11 notions vues ici sont à la base de toute stratégie, qu’il s’agisse de placement long terme, de gestion passive ou d’analyse fondamentale.
Avec ces outils en main, vous serez mieux armé pour éviter les erreurs classiques et construire un portefeuille cohérent.
Avertissement : cet article a un but informatif et ne constitue en aucun cas un conseil d’investissement. Toute opération sur les marchés financiers comporte des risques. Renseignez-vous auprès d’un professionnel si nécessaire.